Quel était l’objectif recherché par le gouvernement derrière la cession annoncée de 7% du capital de Maroc Telecom ?
L’appel d’offres que nous avons lancé en juillet avait pour objectif unique de choisir une banque d’affaires dans le but de procéder, pour le compte de l’Etat, aux investigations et évaluations requises ainsi qu’à l’examen des possibilités qui se présentent afin de déterminer la valorisation optimale de ses actions dans le capital de Maroc Telecom. Il ne s’agit absolument pas d’une décision de cession, mais tout simplement d’une étude pour évaluer l’opportunité de le faire.
Si l’évaluation avait été faite et que la cession s’avérait particulièrement intéressante pour l’Etat, nous serions alors revenus vers le gouvernement pour prendre une décision.
Je le répète encore une fois, notre objectif était bien de déterminer avec exactitude la valeur de ces actions.
Pour quelles raisons cette opération a-t-elle été annulée ?
Pour deux raisons essentielles. La première est liée au fait que Maroc Telecom est une entreprise cotée et il était de notre devoir de protéger les intérêts des petits porteurs. L’exploitation politicienne et irresponsable qui a été faite du lancement de l’appel d’offres pouvait leur porter préjudice.
La seconde est pour démontrer que les finances du Maroc ne dépendaient pas, comme on cherchait à le faire croire, de la cession de 7% des actions de Maroc Telecom, dont je tiens quand même à rappeler qu’il s’agit d’une entreprise qui a été privatisée il y a plus de 10 ans, et dans laquelle l’Etat ne détient plus que 30%. L’accord passé avec l’actionnaire de référence de l’opérateur permet à l’Etat de garder, avec 22%, la présidence du Conseil de surveillance, et donc un droit de regard stratégique
D’autre part, je tiens à rappeler qu’avec la création du Fonds d’investissement souverain, la Loi de finances 2011 a consacré la séparation entre les recettes du Budget général et les recettes liées à la cession des actifs de l’Etat. En cédant dorénavant des actifs, on ne va donc plus appauvrir l’Etat comme on continue à le faire croire mais, bien au contraire, on va l’enrichir.
Y a-t-il un quelconque mécanisme qui aurait permis au gouvernement d’affecter la recette de cette privatisation au Trésor ?
La loi est claire : tout produit de cession est versé concomitamment à son encaissement à égalité entre le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et le Fonds national de soutien des investissements créé par la Loi de finances 2011 pour promouvoir les investissements en partenariat avec le secteur privé. On ne peut être plus clair !