L’égalité des genres est plus qu’un simple impératif moral : c’est un catalyseur de changements sociétaux positifs. En d’autres termes, plus les femmes sont autonomes, plus elles sont en mesure de contribuer à forger des communautés plus fortes et plus prospères. Pourtant, il reste encore de nombreux obstacles à surmonter pour atteindre cet objectif, qu’il s’agisse des disparités économiques, du fléau de la violence à l’égard des femmes ou de l’exposition inégale aux effets du changement climatique.
C’est particulièrement vrai au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), où le dernier rapport mondial sur les disparités entre les genres indique que 152 ans sont nécessaires pour atteindre la parité, soit plus que partout ailleurs dans le monde. En Europe, le dernier indice européen d’égalité des genres de l’EIGE révèle que les inégalités entre les genres se sont creusées dans la sphère économique, dans le temps consacré aux activités sociales et dans le domaine de la santé.
Toutefois, cette réalité n’est pas inéluctable. Des politiques adéquates qui contribuent à l’amélioration de la condition des femmes peuvent donner lieu à un changement transformateur qui profitera à tous.
Les femmes, sources de croissance économique
Les indicateurs économiques dressent un tableau sombre : les entreprises dirigées par des femmes dans la région MENA représentent moins de 5 % du total, soit 20 points de pourcentage en deçà de la moyenne mondiale, ce qui se traduit par des pertes annuelles estimés à 575 milliards de dollars. Les taux alarmants des femmes dans la population active – qui oscillent entre 15 et 30% – étouffent également la croissance et perpétuent les inégalités.
Dans les pays de l’UE, la situation est également loin d’être parfaite, car de nombreuses femmes non seulement luttent pour accéder à un emploi rémunéré, mais ne gagnent que 70 % de ce que perçoivent les hommes en situation d’emploi.
Faire tomber les barrières structurelles et les normes sociétales profondément ancrées qui excluent les femmes se justifie d’un point de vue économique : des études montrent que leur inclusion pourrait augmenter le PIB de 25 %. Les politiques ciblées qui investissent dans le développement des compétences entrepreneuriales et professionnelles des femmes, en particulier dans les secteurs verts tels que les énergies renouvelables et l’agriculture durable, peuvent favoriser la croissance inclusive, la diversification et la prospérité partagée dont nous avons tous besoin dans la région.
Mettre fin à la violence
La violence fondée sur le genre est un autre sujet de préoccupation majeur. Celle-ci reste omniprésente dans la région, avec des mœurs patriarcales solidement ancrées qui empêchent les femmes de participer pleinement à la vie sociale. Selon la Banque mondiale, au moins 35 % des femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont subi une forme ou une autre de violence de la part de leur conjoint – un taux probablement encore plus élevé faute de signalement – , ce qui place la région au deuxième rang mondial à cet égard.
En l’absence de statistiques fiables, la question du féminicide est souvent négligée. Dans certains pays de la région MENA, jusqu’à deux hommes sur trois et une femme sur deux sont d’accord avec les « crimes d’honneur ». Parallèlement, en Europe, plus de 3 000 femmes sont assassinées chaque année par leur partenaire ou un membre de leur famille. Ces chiffres témoignent du cercle vicieux qui assujettit les femmes, limite leurs choix et perpétue les inégalités. Les femmes doivent pouvoir mener une vie exempte de violence afin de contribuer à l’édification de sociétés plus fortes, inclusives et durables pour tous.
Mesures climatiques et égalité des genres
L’intersection du genre et du changement climatique ne peut pas non plus être ignorée pour la simple raison que les femmes sont affectées de manière disproportionnée par ce phénomène. Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 80 % des personnes déplacées par le changement climatique sont des femmes ou des jeunes filles qui sont confrontées à des risques accrus de pauvreté, de violence et de grossesses non désirées lorsqu’elles migrent vers des lieux plus sûrs.
Un rapport de l’ONU Femmes suggère que, d’ici 2050, ce phénomène pourrait soumettre 232 millions de femmes et de filles à l’insécurité alimentaire et faire basculer 158 millions d’entre elles dans la pauvreté.
En dépit de l’impact nettement inégal de la dégradation de l’environnement, les voix des femmes et d’autres groupes traditionnellement privés de pouvoir sont trop souvent marginalisées dans le discours sur le climat, ce qui amplifie les inégalités et entrave la mise en œuvre de solutions efficaces tenant compte des besoins hétérogènes sur le terrain. Il va sans dire que les nouvelles approches en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique doivent impliquer activement ces groupes en tant qu’acteurs clés pour être couronnées de succès.
Perspectives d’avenir
La conférence régionale « Femmes pour la Méditerranée » de l’Union pour la Méditerranée, qui réunit tous les deux ans des acteurs politiques, institutionnels et de la société civile œuvrant en faveur de l’égalité entre les genres, est porteuse d’espoir. S’appuyant sur le cadre politique de la 5e déclaration ministérielle de l’UpM sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, l’événement qui aura lieu à Nicosie se concentrera sur les domaines critiques susmentionnés.
Les participants feront un état des lieux de l’égalité entre les genres dans la région – en identifiant à la fois les faiblesses et les solutions potentielles, telles que le WeFinanceCode, un cadre mondial visant à combler les écarts de financement entre les genres, ou le PRIMA Woman Greening Food Systems Award, qui récompense la promotion de systèmes alimentaires durables et résilients – afin de déterminer la voie à suivre.
Il ne fait aucun doute que cette voie doit être collective ; paradoxalement, l’inégalité entre les genres nous affecte tous, indépendamment de notre genre. Il est impératif que les politiques économiques, sociales et climatiques dans la région euro-méditerranéenne intègrent une dimension de genre afin d’atteindre les résultats escomptés. Ensemble, si nous libérons tout le potentiel des femmes, nous pouvons ouvrir la voie à une stabilité et une prospérité durables, en construisant un avenir meilleur pour tous.
C’est particulièrement vrai au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), où le dernier rapport mondial sur les disparités entre les genres indique que 152 ans sont nécessaires pour atteindre la parité, soit plus que partout ailleurs dans le monde. En Europe, le dernier indice européen d’égalité des genres de l’EIGE révèle que les inégalités entre les genres se sont creusées dans la sphère économique, dans le temps consacré aux activités sociales et dans le domaine de la santé.
Toutefois, cette réalité n’est pas inéluctable. Des politiques adéquates qui contribuent à l’amélioration de la condition des femmes peuvent donner lieu à un changement transformateur qui profitera à tous.
Les femmes, sources de croissance économique
Les indicateurs économiques dressent un tableau sombre : les entreprises dirigées par des femmes dans la région MENA représentent moins de 5 % du total, soit 20 points de pourcentage en deçà de la moyenne mondiale, ce qui se traduit par des pertes annuelles estimés à 575 milliards de dollars. Les taux alarmants des femmes dans la population active – qui oscillent entre 15 et 30% – étouffent également la croissance et perpétuent les inégalités.
Dans les pays de l’UE, la situation est également loin d’être parfaite, car de nombreuses femmes non seulement luttent pour accéder à un emploi rémunéré, mais ne gagnent que 70 % de ce que perçoivent les hommes en situation d’emploi.
Faire tomber les barrières structurelles et les normes sociétales profondément ancrées qui excluent les femmes se justifie d’un point de vue économique : des études montrent que leur inclusion pourrait augmenter le PIB de 25 %. Les politiques ciblées qui investissent dans le développement des compétences entrepreneuriales et professionnelles des femmes, en particulier dans les secteurs verts tels que les énergies renouvelables et l’agriculture durable, peuvent favoriser la croissance inclusive, la diversification et la prospérité partagée dont nous avons tous besoin dans la région.
Mettre fin à la violence
La violence fondée sur le genre est un autre sujet de préoccupation majeur. Celle-ci reste omniprésente dans la région, avec des mœurs patriarcales solidement ancrées qui empêchent les femmes de participer pleinement à la vie sociale. Selon la Banque mondiale, au moins 35 % des femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont subi une forme ou une autre de violence de la part de leur conjoint – un taux probablement encore plus élevé faute de signalement – , ce qui place la région au deuxième rang mondial à cet égard.
En l’absence de statistiques fiables, la question du féminicide est souvent négligée. Dans certains pays de la région MENA, jusqu’à deux hommes sur trois et une femme sur deux sont d’accord avec les « crimes d’honneur ». Parallèlement, en Europe, plus de 3 000 femmes sont assassinées chaque année par leur partenaire ou un membre de leur famille. Ces chiffres témoignent du cercle vicieux qui assujettit les femmes, limite leurs choix et perpétue les inégalités. Les femmes doivent pouvoir mener une vie exempte de violence afin de contribuer à l’édification de sociétés plus fortes, inclusives et durables pour tous.
Mesures climatiques et égalité des genres
L’intersection du genre et du changement climatique ne peut pas non plus être ignorée pour la simple raison que les femmes sont affectées de manière disproportionnée par ce phénomène. Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 80 % des personnes déplacées par le changement climatique sont des femmes ou des jeunes filles qui sont confrontées à des risques accrus de pauvreté, de violence et de grossesses non désirées lorsqu’elles migrent vers des lieux plus sûrs.
Un rapport de l’ONU Femmes suggère que, d’ici 2050, ce phénomène pourrait soumettre 232 millions de femmes et de filles à l’insécurité alimentaire et faire basculer 158 millions d’entre elles dans la pauvreté.
En dépit de l’impact nettement inégal de la dégradation de l’environnement, les voix des femmes et d’autres groupes traditionnellement privés de pouvoir sont trop souvent marginalisées dans le discours sur le climat, ce qui amplifie les inégalités et entrave la mise en œuvre de solutions efficaces tenant compte des besoins hétérogènes sur le terrain. Il va sans dire que les nouvelles approches en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique doivent impliquer activement ces groupes en tant qu’acteurs clés pour être couronnées de succès.
Perspectives d’avenir
La conférence régionale « Femmes pour la Méditerranée » de l’Union pour la Méditerranée, qui réunit tous les deux ans des acteurs politiques, institutionnels et de la société civile œuvrant en faveur de l’égalité entre les genres, est porteuse d’espoir. S’appuyant sur le cadre politique de la 5e déclaration ministérielle de l’UpM sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, l’événement qui aura lieu à Nicosie se concentrera sur les domaines critiques susmentionnés.
Les participants feront un état des lieux de l’égalité entre les genres dans la région – en identifiant à la fois les faiblesses et les solutions potentielles, telles que le WeFinanceCode, un cadre mondial visant à combler les écarts de financement entre les genres, ou le PRIMA Woman Greening Food Systems Award, qui récompense la promotion de systèmes alimentaires durables et résilients – afin de déterminer la voie à suivre.
Il ne fait aucun doute que cette voie doit être collective ; paradoxalement, l’inégalité entre les genres nous affecte tous, indépendamment de notre genre. Il est impératif que les politiques économiques, sociales et climatiques dans la région euro-méditerranéenne intègrent une dimension de genre afin d’atteindre les résultats escomptés. Ensemble, si nous libérons tout le potentiel des femmes, nous pouvons ouvrir la voie à une stabilité et une prospérité durables, en construisant un avenir meilleur pour tous.