Pour les médias traditionnels, un enjeu essentiel se dessine donc : prendre leur part de l’évolution technologique, précisément de la révolution introduite par les nouveaux médias en matière d’information et de communication sous peine de déclin ou de disparition.
Spécialisé ou généraliste, ciblé ou grand public, individuel ou de masse, certaines caractéristiques des « anciens médias » et des « nouveaux » semblent s’opposer.
Il s’agira donc de relever les modalités d’intégration des médias traditionnels aux technologies apportées par les nouveaux médias.
Ensuite, appréhender les évolutions des médias traditionnels vers de nouvelles formes en vue de maintenir, de renforcer leur position et assurer leur existence.
La banalisation d’internet et des nouveaux médias, en sus de leur confrontation technologique avec les médias traditionnels, n’a pas manqué d’avoir également des répercussions sur la légalité de leur usage et de soulever des impératifs de régulation et de protection des producteurs et créateurs d’une part, et du citoyen d’autre part, notamment les enfants et les jeunes.
Les nouveaux médias ont également introduit de nouvelles formes de façonnage de l’opinion, et donné de nouveaux moyens aux citoyens pour participer plus activement à la vie publique et à la gestion des affaires publiques et à la prise de décision politique, bouleversant même les fondements de la démocratie. Ils comportent cependant des dangers pour la démocratie, dans certains de leurs usages.
Ce remodelage de l’opinion publique, et modalités nouvelles d’exercice du pouvoir ne manquent pas d’intérêt et seront donc abordés dans le présent article.
L’importance d’internet et des nouveaux médias dans la société moderne ne cesse de croitre, au détriment notamment de la télévision et de la presse écrite.
Internet a ainsi induit une remise en question des médias traditionnels. Le journalisme est entré dans une révolution à la fois technique, économique, sociale et culturelle.
Ne détenant plus le monopole d’intermédiation entre les faits et le lecteur, auditeur ou téléspectateur, le journaliste est ainsi appelé à reconsidérer son rôle et les modalités de réalisation sa profession. On assiste ainsi à une profonde mutation des intervenants du secteur de l’information.
Les journaux se mettent à l’heure Internet et créent leurs sites. Au début, ce sont souvent des portails contenant une partie de l’information servie sur support papier, radiophonique ou télévisuel[3].
Durant la dernière décennie du XXe siècle, la vive concurrence entre médias « virtuels » et « médias réels », pousse les responsables de ces derniers à ne plus considérer les sites internet comme subsidiaires à leurs médias, comme une expérience dictée beaucoup plus par un effet d’entrainement que par nécessité vitale, et font de leurs portails un enjeu économique et stratégique.
La consultation des sites par les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs augmente rapidement, en particulier pour les sites de la presse écrite, où les lecteurs en ligne dépassent bientôt les lecteurs des journaux, car de plus en plus « … La lecture de la presse en ligne s’est intégrée aux pratiques d’information quotidienne de millions de personnes partout dans le monde » [4].
Malgré l’audience qu’ils ont su vite acquérir, le web-journalisme est peu structuré en tant que profession, et les cyber-journalistes ressentent une certaine forme de déconsidération.
Malgré la multiplicité des chaines, due à la libéralisation des ondes, dans la majorité des pays, les grandes stations généralistes traditionnelles ont survécu aux chaines thématiques, notamment musicales qui ont connu une très grande expansion depuis les années 80. La radio généraliste s’est également mise à l’air du temps, en introduisant les fonctionnalités d’internet, afin de maintenir ses auditeurs et en gagner de nouveaux, notamment les jeunes, plus à l’aise avec les outils et fonctionnalités d’internet.. Ainsi, la multiplication de l’offre radiophonique n’a pas abouti à un grand bouleversement du paysage audio traditionnel.
De manière générale, malgré le virage technologique qu’il a opéré, le secteur radiophonique semble peiner dans son intégration dans l’ère Internet. Pourtant, dès le début du siècle, plus de 2000 stations radiophoniques commençaient déjà à émettre via Internet. Les spécialistes justifient cette lente assimilation inaccomplie par des difficultés techniques de diffusion et téléchargement.
Cependant, l’engouement des jeunes pour les nouvelles technologies, la quasi-banalisation des outils assurant nomadisme et mobilité, semblent présager que la radio est à même de trouver sa place dans le nouveau paysage médiatique crée par Internet. Leur salut réside, selon les spécialistes, dans un ciblage très pointu des auditeurs, notamment les jeunes, en leur offrant les thématiques de la culture adéquate, notamment musicale.
Si les chaines radios musicales, qui avaient connu une forte expansion dans les années 1990 ont enregistré depuis le début du XXe siècle un certain tassement, en offrant des services idoines à des internautes jeunes, raffolant des potins concernant les stars de la chanson et de l’écran, désireux de réécouter depuis l’endroit où ils trouvent et à l’heure qu’ils choisissent, les tubes qu’ils aiment, il a été constaté une augmentation des visiteurs sur leurs sites et portails.
L’adaptation de la radiodiffusion au nouveau paysage médiatique semble toutefois ardue.
Mais, il est utile de rappeler que la radio, à laquelle on avait prédit déclin et disparition lors de l’apparition et développement de la télévision, a su résister à cette concurrence, et a même pu connaitre une expansion notable, notamment à l’occasion de la libéralisation des ondes radiophoniques dans les années 1980.
En France, par exemple, l’ouverture de la bande FM avait provoqué l’apparition d’une multitude de radios. Or, aucune station généraliste préexistante à la libéralisation des ondes n’a disparu, bien au contraire. Malgré l’essor extraordinaire des radios musicales – dont NRJ est la plus écoutée – RTL, Europe 1, France Inter demeurent, à ce jour, parmi les radios les plus écoutées de France.
L’équilibre du secteur radiophonique n’ont pas été bouleversés par l’élargissement de l’offre, et s’il marque quelques difficultés incontestables avec l’apparition des nouveaux médias, le secteur ne semble pas en voie de déclin.
A l’ère Internet, certains vont à contre sens des opinions communément admises et prédisent que la radio a encore un bel avenir devant elle : celui-ci passe par les radios locales, et à l’instar de ce qui a été constaté s’agissant de la presse écrite, qui, si des efforts sont consentis, afin de renforcer, améliorer et adapter leurs contenus, devraient connaitre des améliorations notables de leurs audiences.
Pour les médias traditionnels, et encore plus pour la presse écrite, du fait de son handicap relatif quant à la vitesse de distribution diffusion, circulation et de traitement de l’information par rapport aux autres médias, leur survie passe nécessairement par une adhésion à l’évolution technologique. Dans l’objectif de maintenir un lectorat, plus épris des opportunités offertes par internet sur le plan journalistique, et l’émergence du ‘’journalisme participatif’’ où tout un chacun est susceptible de produire, commenter, échanger de l’information, transcendant le sens unique émetteur-récepteur, rédaction – lectorat de la presse écrite.
La presse écrite s’est ainsi vue ainsi obligée d’adopter les outils d’internet. Tous les grands quotidiens ont élaboré leurs sites Internet depuis les années 90, et la presse locale leur a emboité le pas : interactivité avec le contenu et les journalistes, forums de discussion, accès aux archives et documents, contenu transmission du contenu et mise à la disponibilité des internautes-lecteurs, avant la distribution du support papier, et même offre de contenu multimédia, etc. les spécialistes des médias relèvent cependant que malgré cette adaptation aux technologies nouvelles, le contenu de la presse écrite n’a pas connu la même évolution technologique.
Mais dans l’ensemble, La crise que traverse la presse écrite, en particulier dans les pays développés, où la pénétration de l’internet est très forte, est indéniable. Constamment, des licenciements, notamment dans les grands quotidiens, voire la disparition de grands quotidiens de la presse écrite, viennent à rappeler cette vérité : les perspectives de la presse écrite ne s, n’ont pas optimistes après l’ère internet. Pourtant, ce média, le premier dans l’histoire, s’est avéré assez solide pour se perpétuer après l’avènement de la radio, puis de la télévision, qui sont venus concurrencer sa fonction principale de transmission de l’information.
Le glas sonne-t-il pour la presse écrite ? Sont-ce les derniers jours du journalisme ‘’[5] Certains datent même avec précision la dernière parution d’un quotidien papier en 2040…[6]Les analyses du phénomène, en tous les cas, concordent à corréler Internet et la profonde crise de la presse écrite, qui doit ‘’s’adapter ou mourir’’[7].
Toutefois, une explication encore plus importante semble faire unanimité chez les médiologues : la désaffection progressive des sociétés modernes pour l’information. Autrement dit, c’est autant les atouts – technologiques, en résumé - d’Internet par rapport à la presse écrite qu’un problème structurel : la tendance d’une désaffection progressive pour l’information dans la société moderne a été relevée par les spécialistes des médias, et ‘’ l’internet de nos sociétés pour l’information s’érode chaque année…’’[8]
En tout état de cause, internet a détruit le monopole des journalistes dans la collecte et transmission de l’information et du savoir L’internaute, c'est-à-dire tout un chacun, est désormais capable de créer son propre journal et de diffuser l’information qu’il estime importante en direction de cible précise ou particulière (blogs, réseaux sociaux).
Cette aptitude offerte à chacun de hiérarchiser l’information, selon ses centres d’intérêt, den pouvoir la diffuser à l’échelle planétaire par textes, sons ou images, ne peut, à l’évidence, qu’avoir un impact certain sur le métier de journaliste, et donc de la presse écrite, acculée ainsi obligée à de profondes transformations des contenant et contenu.
Cette adaptation semble prendre forme, et internet pourrait, à l’opposé, s’avérer revitalisant pour la presse écrite. En instaurant l’interactivité lecteur-journaliste, internet ajoute en effet une valeur au contenu journalistique. Elle nécessite néanmoins de hautes qualités professionnelles et surtout un lectorat spécifique. Les journaux financiers qui ont adopté internet en ligne génèrent des bénéfices. Quant aux journaux d’informations générales en ligne, la forme payante s’est avérée peu…payante. La disponibilité des communiqués, dépêches etc a ancré de manière quasi-irréversible le sentiment de la gratuité dans l’acquisition de ce type d’information chez les internautes. Le salut ne saurait donc provenir que de l’offre payante d’un contenu journalistique à haute valeur ajoutée – enquêtes approfondies, articles pointus et exclusifs etc - la publicité insérée dans un contenu mis gratuitement à la disposition des internautes.
Parallèlement à cette diversification des services de la presse écrite, sont apparus les ‘’ Pure Players ‘’, nouveaux médias, indépendants des grands groupes[9] , et dirigés soit par des anciens journalistes voulant se libérer de lignes éditoriales rigides, ou par des apprentis-journalistes, qui souvent, s’avèrent aussi chevronnés que les professionnels.
Les ‘’Pure Players ‘’ ont vite acquis un lectorat fidèle, qui préfère s’informer auprès de sources supposées offrir une ‘’information autre’’, dans sa présentation, tout comme dans son contenu et ligne. Certains sont payants, mais offrent des produits médiatiques hautement confectionnés, et un journalisme d’investigation très élaboré[10].
Les nouveaux médias ont en effet eu pour conséquence la perte progressive d’audience des chaines de télévision généralistes, c'est-à-dire offrant information, distraction, etc. Pour preuve, l’apparition et multiplication des chaînes de télévision dites « thématiques’’. On a en effet relevé, partout dans le monde, mais plus nettement dans les pays avancés, une concordance entre le déclin d’audience des chaines traditionnelles et la croissance d’internet, nouveau média qui soustrait de plus en plus le temps passé par le public à regarder la télévision.
Ces chaines se sont approprié les outils des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour récupérer leurs téléspectateurs, sinon en augmenter le nombre. Nous examinerons plus loin cette adaptation, [‘’ s’adapter ou mourir’’]
De fait, le développement exponentiel du produit télévisuel a eu comme conséquence inattendue la revalorisation des chaines généralistes et leur revigoration. Les spécialistes expliquent ce paradoxe par la surabondance qui désempare le consommateur audio-visuel. Le plus grand choix dû à l’apparition des nouveaux médias se heurte à une relative impréparation du public à s’orienter dans le dédale des offres croissante d’images, et expliquerait son retour, passée la phase découverte, aux chaines traditionnelles. Ont pu en effet constater que les chaînes généralistes traditionnelles enregistraient toujours.
Les plus forts taux d’audience, même chez les téléspectateurs ayant accès à une offre élargie, via le câble ou le satellite, ou internet, et ce malgré la profusion des chaînes dites « thématiques » ou « mini-généralistes ».
Autre raison invoquée par les experts, la puissance financière des médias traditionnels qui leur permet de préserver leur position prédominante sur le marché des médias, en dépit de la concurrence des nouveaux médias à laquelle ils sont confrontés. Ils disposent en effet d’une rente en les recettes de publicité {Voir plus loin internet et publicité] En premier chef, la télévision qui continue, partout dans le monde d’accaparer la plus grande part du marché publicitaire. L’importance de l’envergure financière des médias traditionnels, plus précisément les chaines de télévision, leur permettent non seulement de préserver leur prééminence, mais les habilitent à des mises de fonds participatives aux chaines thématiques et à adopter les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En d’autres termes, les télévisions généralistes, quand bien même perdraient une part de leur audience, cette dernière sera largement compensée par leurs participations aux nouveaux médias, télévisions thématiques et feront d’elles des intervenants incontournables de la télévision numérique terrestre (TNT).
Cette tendance augure la constitution de grands groupes médiatiques : les nouveaux médias ont ainsi déclenché un mouvement de concentration de plus en plus étendu des médias traditionnels. Dès la fin du siècle dernier, on avait assisté à une cartellisation et regroupement de l’industrie du spectacle. Avec la constitution d’ensembles tels qu’AOL-Time Warner ou Vivendi-Universal.
En sus de l’ouverture de sites web, la télévision a su tirer profit de l’Internet[12]. Toutefois, comme il a été constaté au niveau de la radio, cette évolution se heurte à des difficultés techniques de diffusion par streaming ou téléchargement (taille et qualité de l’image insatisfaisantes, signal vidéo relativement faible etc.)
L’ADSL (Asymetric digital subscriberline, utilisé pour l’accès à l’internet haut débit), demeure, tout comme le câble, un simple moyen de distribuer des chaînes de télévision payantes, et l’accès à la télévision par Internet requiert un poste de télévision.
Aussi, Les spécialistes relèvent que l’Internet a constitué un simple complément pour les chaines de télévision, et non une alternative à la production et diffusion télévisuelles.
Dans le même ordre d’idées, l’apparition de nouvelles technologies a présagé de l’essor du marché de la vidéo, qui a énormément souffert des progrès techniques enregistrés sur internet (débit, logiciels…), du streaming et de la piraterie et téléchargement illégal.
La vidéo à la demande semblait donc une solution pour dépasser la crise de l‘industrie de la vidéo. Les progrès rapides dans les nouvelles technologies, notamment la numérisation, la compression, étaient susceptibles de revitaliser le secteur de la vidéo.
Dans un premier temps, en raison de facteurs autant économiques que psycho-sociaux, l’envol de la vidéo sur demande fut très timide. Depuis quelques années cependant, elle connait un accroissement notable, principalement dans les pays très avancés, où l’impact de l’internet et des nouvelles technologies est grand. Son implantation auprès du grand public, en raison des avantages de mobilité, de liberté de choix, de prééminence du récepteur…qu’offrent les nouvelles technologies, est en passe d’en faire un concurrent sérieux redoutable pour les médias traditionnels, notamment la télévision. Ce nouveau média renforce la ’’ culture internet’’ en accordant au récepteur un pouvoir de visionner des vidéos comme il l’entend, au moment, et lieu qu’il choisit…
Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de citer également le magnétoscopes à disque dur intégré (Personnal Vidéo Recorder ou PVR) dont le marché croît considérablement depuis quelques années. Les atouts de taille qu’il présente par rapport au média télévisuel traditionnel (interactivité ; retour sur émissions, même celles émises en direct ; choix des programmes ; enregistrement et archivage…)
Ce nouveau média, issu de la révolution internet, est potentiellement apte à détrôner le média télévisuel traditionnel, en ce qu’il permet des fonctionnalités technologiques considérables et un pouvoir élargi au téléspectateur.
Dans le même ordre d’idées, l’apparition de nouvelles technologies a présagé de l’essor du marché de la vidéo, qui a énormément souffert des progrès techniques enregistrés sur internet (débit, logiciels…), du streaming et de la piraterie et téléchargement illégal.
La vidéo à la demande semblait donc une solution pour dépasser la crise de l‘industrie de la vidéo. Les progrès rapides dans les nouvelles technologies, notamment la numérisation, la compression, étaient susceptibles de revitaliser le secteur de la vidéo.
Dans un premier temps, en raison de facteurs autant économiques que psycho-sociaux, l’envol de la vidéo sur demande fut très timide. Depuis quelques années cependant, elle connait un accroissement notable, principalement dans les pays très avancés, où l’impact de l’internet et des nouvelles technologies est grand. Son implantation auprès du grand public, en raison des avantages de mobilité, de liberté de choix, de prééminence du récepteur…qu’offrent les nouvelles technologies, est en passe d’en faire un concurrent sérieux redoutable pour les médias traditionnels, notamment la télévision. Ce nouveau média renforce la ’’ culture internet’’ en accordant au récepteur un pouvoir de visionner des vidéos comme il l’entend, au moment, et lieu qu’il choisit…
Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de citer également le magnétoscopes à disque dur intégré ((Personnal Vidéo Recorder ou PVR) dont le marché croît considérablement depuis quelques années. Les atouts de taille qu’il présente par rapport au média télévisuel traditionnel (interactivité ; retour sur émissions, même celles émises en direct ; choix des programmes ; enregistrement et archivage…).
Ce nouveau média, issu de la révolution internet, est potentiellement apte à détrôner le média télévisuel traditionnel, en ce qu’il permet des fonctionnalités technologiques considérables et un pouvoir élargi au téléspectateur.
L’essor fulgurant des nouveaux médias a brisé la logique industrielle qui présidait dans le domaine des médias : après le ‘’un vers tous ‘’ et la standardisation des contenus, l’ère numérique a ouvert une brèche en mettant les médias à la portée de tout un chacun, marquant même une transformation révolutionnaire sur le plan politique : la ‘’démocratie d’autorité’’ est en voie de céder le pas à la ‘’démocratie d’influence’’.[13]
Toutefois, si leur au renforcement de la démocratie est indéniable, par certains aspects, ils mettent en danger la liberté d’expression, et constituent une menace pour la démocratie
De même, les gouvernements, en utilisant Internet, ont rapproché les institutions politiques des citoyens en leur permettant une meilleure et plus rapide information. En plus d’un rapprochement et de prestations de services plus accentuée, l’e-gouvernement et le-administration ont facilité l’accès du citoyen et rendu aisés ses rapports avec les tenants du pouvoir. On pourrait envisager des votes électroniques déjà testés dans certains pays.
Cette transparence accrue sur l’action des gouvernants est indubitablement un facteur de développement et d’approfondissement des règles démocratiques.
Grace à Internet, les partis politiques, acteurs principaux dans une démocratie, ont également trouvé dans cet outil une voie appropriée pour proposer leurs programmes et alternatives au citoyen, permettant ainsi une meilleure participation au choix des gouvernants.
Plus remarquable encore, l’interaction que permet Internet entre gouvernés et gouvernants, est un Avec Internet, Les citoyens, de manière individuelle ou collective, peuvent transmettre aux acteurs politiques, notamment leurs représentants et élus, leurs attentes, leurs remarques, et leurs positionnements à l’égard des mesures, textes de loi, et de manière générale les actions politiques menées dans le cadre du fonctionnement de la démocratie.
Internet et en particulier les nouveaux médias, ont favorisé de manière révolutionnaire les voies et moyens de communication, information et échange d’idées entre les citoyens, et partant, leur mobilisation pour faire entendre leurs opinions. On peut citer à titre d’exemple le rôle majeur joué par les Internet et le web 2.0 dans le printemps arabe et le renversement des régimes autoritaires en Tunisie et en Libye.
De même il est utile de rappeler que la lutte contre le piratage et le partage illicite de données et fichiers, est porteuse de dérives qui menacent la vie privée des citoyens et accroissent le contrôle des gouvernants sur le citoyen.
Sur le plan technique, la possibilité de piéger le citoyens-internaute en lui soustrayant, à l’occasion de la connexion à des sites et portails sur internet, et à son insu, des informations sur sa vie privée, ses habitudes…sont un facteur négatif. Ces renseignements obtenus de manière dissimulée, s’ils ont souvent des objectifs commerciaux et visent à orienter l (internaute vers des choix de manière répétitive, sont également utilisés à des fins de sécurité et remettent en cause les libertés individuelles et le droit à la vie privée, fondement de la démocratie. Certains pays, comme la Chine ou Singapour, les autorités bloquent l’accès à des sites jugés nuisibles, c’est-à-dire pro-occidentaux
De même, la multiplication des informations, en empêchant une vérification de leur véracité, font qu’internet peut véhiculer de fausses informations et devenir vecteur de diffamation à l’égard des individus et groupes.
Dans ce même ordre d’idées, Internet est devenu le support d’opinions et d’actions s’inscrivant en faux contre les fondements d’égalité et de liberté de la démocratie. Ainsi, des sites prônent des idées et tentent de faire valoir des thèses nazies ou racistes. Les nouveaux médias ont permis aux tenants de thèses et idées anti-démocratiques de mieux communiquer entre eux et de réussir une mobilisation plus grande en vue de réaliser leurs idées et renforcer leurs actions.
Cette crise de la démocratie représentative semble être en voie de correction par le biais d’Internet et des nouveaux médias qui ont permis de nouvelles modalités de participation, plus aisées, moins contraignantes, plus conviviales, et plus efficaces.
Les publicistes ont salué ce passage d’une démocratie représentative moribonde, laissant peser des dangers quant à la pérennité du modèle démocratique, à une démocratie participative, où le citoyen est devenu mesure, en tout temps, et de n’importe quel endroit, de contribuer, directement ou à travers des réseaux et communautés, à la gestion des affaires publiques. Les nouveaux médias ont en effet contribué à une revitalisation de la participation du citoyen à la vie publique. Ils ont ainsi favorisé une mobilisation plus grande et permanente des citoyens, sans intermédiation des institutions et organisations politiques, passage obligé avant Internet et les nouveaux médias, et clé de voute de la démocratie représentative, sur toutes sortes de questions importantes.
Les forums de discussion en ligne ouvrent à tous les citoyens des opportunités inestimables pour débattre de questions de diverses natures, et contribuer ainsi à une meilleure prise de conscience des enjeux, et donc optimiser les choix et décisions. La collecte de signatures pour les pétitions, les appels à manifestation, et de manière générale, toute action visant à influencer les décideurs politiques, sont également devenues chose aisées (par exemple contre la peine de mort aux États-Unis), et permettent des mobilisations sans précédents avant Internet et les nouveaux médias.
Ces nouveaux moyens de communication ont donc accru la dimension participative du citoyen et apporté des correctifs incontestables aux règles classiques de la démocratie. On s’interroge toutefois si l’apport d’internet et des nouveaux médias est un complément à la démocratie ou un bouleversement du concept d’exercice du pouvoir tel qu’il a été connu jusqu’à leur apparition. Les avis divergent sur cette question.
Pour certains, fondant leurs thèses sur le concept de mass media, on est en cours d’un changement radical, en passant de la démocratie représentative ou ‘’démocratie d’autorité’’ à une ‘’démocratie d’influence’’.
« Mass media », notion intimement liée en effet aux innovations technologiques de l’ère industrielle (cinéma, affiche, radio, télévision, presse), renvoie en effet aux moyens de communication destinés aux masses, selon un schéma ‘’un-vers-tous’’. Les récepteurs sont nombreux, dispersées, et anonymes. Les mass media supposent également, consommation rapide et renouvellement perpétuel : les nouvelles, les spectacles, les émissions s’enchainent, et rendent rapidement désuets ceux qui l’ont précédé.
Dans les années 70/80, certains désignèrent la floraison de radios communautaires ou locales, puis celle de chaînes de télévision spécialisées par « self média », car des particularismes dans la diffusion d’information, de communication étaient désormais possibles à réaliser. Les médias « classiques », presse écrite, télévision, et radio notamment, pouvaient ainsi viser des publics très spécialisés et leurs contenus se diversifier à mesure qu’ils se multiplient.
On peut donc considérer que les mass media sont des industries mues par des impératifs de production à grande échelle, soit la reproduction de message en de multiples copies ou sa propagation sur des espaces géographiques étendus. Aussi, l’aspect technique est-il omniprésent dans cette perspective, et soulève non seulement des interrogations centrales dans la médiologie, comme indiqué par ailleurs, mais également en sciences humaines et politiques en particulier.
L’internaute, non seulement dispose en effet gratuitement de possibilités presque infinies d’acquisition d’informations, en toute gratuité de surcroit, dont rêveraient les services de documentation et archivage des médias classiques il y a deux décennies, mais en plus possibilité lui est offerte d’en faire synthèse et diffuser ces données informationnelles, en les orientant selon ses goûts, opinions politiques …sur la blogosphère, les réseaux sociaux, ou wikis…
Ainsi, l’exercice du pouvoir s’est trouvé bouleversé : l’accession aux sphères de décision par représentation est fondée sur les pouvoirs dont dispose l’Etat ; avec Internet et les nouveaux médias, les contre-pouvoirs à l’Etat- sont renforcés. Tout citoyen ou groupe de citoyens sont désormais capables d’influer, via ces outils de communication mis à leur portée, sur les décisions et actions des détenteurs du pouvoir étatique.
Dans le contexte créé par les médias numériques, l’implication du citoyen est renforcée dans l’exercice du contre-pouvoir et d’influence sur les pouvoirs de l’Etat.[14]
En rendant accessibles à tous des pouvoirs de surveillance, de façonnage de l’opinion et diffusion des positionnements, de mobilisation…, les nouveaux médias sont en voie de transformer les modalités de participation démocratique à la gestion des affaires publiques. Ainsi, une forme de démocratie nouvelle st née, celle de pouvoir influencer, par l’intermédiaire de nouveaux médias, et donc, sans emprunter les voies traditionnelles de la démocratie représentative, notamment le contrôle des gouvernants.
Cette ‘’démocratie d’influence’’ est en voie de remplacer la ‘’démocratie d’autorité’’, entendue comme démocratie où l4 étatsont le rôle dominant dans la gestion de la gestion politique des affaires publiques, n’aurait pu exister sans l’apport des nouveaux médias et l’usage des outils qu’elles mettent à la disposition des individus, groupes et communautés…partageant les mêmes opinions.
La sphère économique est également concernée, sinon plus, par ce ‘’ journalisme citoyen[15]’’, susceptible de dénoncer tout abus et nuire à la réputation de la marque, avec des effets désastreux sur les ventes et chiffres d’affaires.
Il est à remarquer toutefois, comme indiqué par ailleurs, que ‘’trop d’information tue l’information’’ : la multiplicité des nouveaux médias, ainsi que l’accroissement continu des acteurs dans la production, échange et diffusion de l’information constituent un facteur de neutralisation des avantages que procure l’opportunité offerte à chacun, individuellement ou au sein d’un groupe plus ou moins large, d’influer de manière décisive sur la décision politique.[16]
Pour d’autres, l’apport de ces nouveaux outils ne modifie pas les fondements de la démocratie représentative, tout au plus contribue-t-il à en corriger les insuffisances et à renforcer l’intérêt du citoyen et réactiver sa participation à la gestion de la Cité.
Pour eux, il existe un risque réel de voir en l’e-démocratie une nouvelle forme plus appropriée de démocratie. Tout excès dans ce sens mènerait vers l’anti-démocratie. De même, l’apport technologique d’Internet et des nouveaux médias favorise aussi, dans le domaine politique selon les tenants de cette thèse, les discours démagogiques et populistes, qui représentent une réelle menace pour la démocratie et minent ses fondements (libertés, égalité etc.).
De même, ils font remarquer que si la mondialisation comporte des aspects négatifs, Internet a largement contribué au phénomène. En d’autres termes, il faut éviter les excès dans l’usage d’Internet et des nouveaux médias, en l’occurrence, au niveau politique, notamment en instaurant un contrôle démocratique sur ces médias. De ce fait, des critiques leur sont adressées, car la régulation de ces nouveaux médias est souvent synonyme de restriction des libertés, et mène donc, à neutraliser les fondements même de la démocratie.
La question de savoir si Internet et les médias constituent des bienfaits ou des menaces pour la démocratie reste ouverte.
- Le San Jos Mercury News, voit le jour en 1993, la 1ère version électronique d’un journal.
- Yannick Estienne, Le journalisme après internet, L’Harmattan, 2008.
- Sociologie du journalisme, Éric Neveu, aout 2009.
- Phillipe Meyer, PDG News Corp., The vanishing Newspaper… op. cit.
- RG Picard, why journalists deserve low pay’’, The Christian Science Monitor, mai 2009.
- B. Poulet, Gallimard, 2009, la fin des journaux et l’avenir de l’information,
- Les médias audiovisuels et l'internet, Hervé,
- Leonard, T. C. Making readers into citizens—The-old fashioned way. In T. Glasser (Ed.), The idea of public journalism, New York: The Guilford Press, 1999.
Spécialisé ou généraliste, ciblé ou grand public, individuel ou de masse, certaines caractéristiques des « anciens médias » et des « nouveaux » semblent s’opposer.
Il s’agira donc de relever les modalités d’intégration des médias traditionnels aux technologies apportées par les nouveaux médias.
Ensuite, appréhender les évolutions des médias traditionnels vers de nouvelles formes en vue de maintenir, de renforcer leur position et assurer leur existence.
La banalisation d’internet et des nouveaux médias, en sus de leur confrontation technologique avec les médias traditionnels, n’a pas manqué d’avoir également des répercussions sur la légalité de leur usage et de soulever des impératifs de régulation et de protection des producteurs et créateurs d’une part, et du citoyen d’autre part, notamment les enfants et les jeunes.
Les nouveaux médias ont également introduit de nouvelles formes de façonnage de l’opinion, et donné de nouveaux moyens aux citoyens pour participer plus activement à la vie publique et à la gestion des affaires publiques et à la prise de décision politique, bouleversant même les fondements de la démocratie. Ils comportent cependant des dangers pour la démocratie, dans certains de leurs usages.
Ce remodelage de l’opinion publique, et modalités nouvelles d’exercice du pouvoir ne manquent pas d’intérêt et seront donc abordés dans le présent article.
I - Les médias traditionnels
Les spécialistes paraphrasent désormais la célèbre formule de Mc Luhan, « Le médium, c’est le message[1] », en constatant que désormais, avec internet et surtout les nouveaux médias, ‘’le médium, c’est aussi l’utilisateur’’[2].L’importance d’internet et des nouveaux médias dans la société moderne ne cesse de croitre, au détriment notamment de la télévision et de la presse écrite.
Internet a ainsi induit une remise en question des médias traditionnels. Le journalisme est entré dans une révolution à la fois technique, économique, sociale et culturelle.
Ne détenant plus le monopole d’intermédiation entre les faits et le lecteur, auditeur ou téléspectateur, le journaliste est ainsi appelé à reconsidérer son rôle et les modalités de réalisation sa profession. On assiste ainsi à une profonde mutation des intervenants du secteur de l’information.
Les journaux se mettent à l’heure Internet et créent leurs sites. Au début, ce sont souvent des portails contenant une partie de l’information servie sur support papier, radiophonique ou télévisuel[3].
Durant la dernière décennie du XXe siècle, la vive concurrence entre médias « virtuels » et « médias réels », pousse les responsables de ces derniers à ne plus considérer les sites internet comme subsidiaires à leurs médias, comme une expérience dictée beaucoup plus par un effet d’entrainement que par nécessité vitale, et font de leurs portails un enjeu économique et stratégique.
La consultation des sites par les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs augmente rapidement, en particulier pour les sites de la presse écrite, où les lecteurs en ligne dépassent bientôt les lecteurs des journaux, car de plus en plus « … La lecture de la presse en ligne s’est intégrée aux pratiques d’information quotidienne de millions de personnes partout dans le monde » [4].
Malgré l’audience qu’ils ont su vite acquérir, le web-journalisme est peu structuré en tant que profession, et les cyber-journalistes ressentent une certaine forme de déconsidération.
A - La radio à l’ère internet : une adaptation ardue
Le même constat peut être fait à propos du média traditionnel qu’est la radio.Malgré la multiplicité des chaines, due à la libéralisation des ondes, dans la majorité des pays, les grandes stations généralistes traditionnelles ont survécu aux chaines thématiques, notamment musicales qui ont connu une très grande expansion depuis les années 80. La radio généraliste s’est également mise à l’air du temps, en introduisant les fonctionnalités d’internet, afin de maintenir ses auditeurs et en gagner de nouveaux, notamment les jeunes, plus à l’aise avec les outils et fonctionnalités d’internet.. Ainsi, la multiplication de l’offre radiophonique n’a pas abouti à un grand bouleversement du paysage audio traditionnel.
De manière générale, malgré le virage technologique qu’il a opéré, le secteur radiophonique semble peiner dans son intégration dans l’ère Internet. Pourtant, dès le début du siècle, plus de 2000 stations radiophoniques commençaient déjà à émettre via Internet. Les spécialistes justifient cette lente assimilation inaccomplie par des difficultés techniques de diffusion et téléchargement.
Cependant, l’engouement des jeunes pour les nouvelles technologies, la quasi-banalisation des outils assurant nomadisme et mobilité, semblent présager que la radio est à même de trouver sa place dans le nouveau paysage médiatique crée par Internet. Leur salut réside, selon les spécialistes, dans un ciblage très pointu des auditeurs, notamment les jeunes, en leur offrant les thématiques de la culture adéquate, notamment musicale.
Si les chaines radios musicales, qui avaient connu une forte expansion dans les années 1990 ont enregistré depuis le début du XXe siècle un certain tassement, en offrant des services idoines à des internautes jeunes, raffolant des potins concernant les stars de la chanson et de l’écran, désireux de réécouter depuis l’endroit où ils trouvent et à l’heure qu’ils choisissent, les tubes qu’ils aiment, il a été constaté une augmentation des visiteurs sur leurs sites et portails.
L’adaptation de la radiodiffusion au nouveau paysage médiatique semble toutefois ardue.
Mais, il est utile de rappeler que la radio, à laquelle on avait prédit déclin et disparition lors de l’apparition et développement de la télévision, a su résister à cette concurrence, et a même pu connaitre une expansion notable, notamment à l’occasion de la libéralisation des ondes radiophoniques dans les années 1980.
En France, par exemple, l’ouverture de la bande FM avait provoqué l’apparition d’une multitude de radios. Or, aucune station généraliste préexistante à la libéralisation des ondes n’a disparu, bien au contraire. Malgré l’essor extraordinaire des radios musicales – dont NRJ est la plus écoutée – RTL, Europe 1, France Inter demeurent, à ce jour, parmi les radios les plus écoutées de France.
L’équilibre du secteur radiophonique n’ont pas été bouleversés par l’élargissement de l’offre, et s’il marque quelques difficultés incontestables avec l’apparition des nouveaux médias, le secteur ne semble pas en voie de déclin.
A l’ère Internet, certains vont à contre sens des opinions communément admises et prédisent que la radio a encore un bel avenir devant elle : celui-ci passe par les radios locales, et à l’instar de ce qui a été constaté s’agissant de la presse écrite, qui, si des efforts sont consentis, afin de renforcer, améliorer et adapter leurs contenus, devraient connaitre des améliorations notables de leurs audiences.
B - Presse écrite : le marasme
La presse quotidienne d’information traverse une grande crise. La corrélation avec le développement d’internet est indubitable, selon les nombreux sondages effectués sur les causes de ce déclin. Toutefois, la presse magazine, ‘’moins généraliste’’ et plus ‘’thématique’’ connait, à l’opposé, un essor relatif et se montre remarquablement apte à surmonter les difficultés que connaissent les grands quotidiens, même les plus prestigieux, tels The New York Times, Le Monde, Der Spiegel etc...Pour les médias traditionnels, et encore plus pour la presse écrite, du fait de son handicap relatif quant à la vitesse de distribution diffusion, circulation et de traitement de l’information par rapport aux autres médias, leur survie passe nécessairement par une adhésion à l’évolution technologique. Dans l’objectif de maintenir un lectorat, plus épris des opportunités offertes par internet sur le plan journalistique, et l’émergence du ‘’journalisme participatif’’ où tout un chacun est susceptible de produire, commenter, échanger de l’information, transcendant le sens unique émetteur-récepteur, rédaction – lectorat de la presse écrite.
La presse écrite s’est ainsi vue ainsi obligée d’adopter les outils d’internet. Tous les grands quotidiens ont élaboré leurs sites Internet depuis les années 90, et la presse locale leur a emboité le pas : interactivité avec le contenu et les journalistes, forums de discussion, accès aux archives et documents, contenu transmission du contenu et mise à la disponibilité des internautes-lecteurs, avant la distribution du support papier, et même offre de contenu multimédia, etc. les spécialistes des médias relèvent cependant que malgré cette adaptation aux technologies nouvelles, le contenu de la presse écrite n’a pas connu la même évolution technologique.
Mais dans l’ensemble, La crise que traverse la presse écrite, en particulier dans les pays développés, où la pénétration de l’internet est très forte, est indéniable. Constamment, des licenciements, notamment dans les grands quotidiens, voire la disparition de grands quotidiens de la presse écrite, viennent à rappeler cette vérité : les perspectives de la presse écrite ne s, n’ont pas optimistes après l’ère internet. Pourtant, ce média, le premier dans l’histoire, s’est avéré assez solide pour se perpétuer après l’avènement de la radio, puis de la télévision, qui sont venus concurrencer sa fonction principale de transmission de l’information.
Le glas sonne-t-il pour la presse écrite ? Sont-ce les derniers jours du journalisme ‘’[5] Certains datent même avec précision la dernière parution d’un quotidien papier en 2040…[6]Les analyses du phénomène, en tous les cas, concordent à corréler Internet et la profonde crise de la presse écrite, qui doit ‘’s’adapter ou mourir’’[7].
Toutefois, une explication encore plus importante semble faire unanimité chez les médiologues : la désaffection progressive des sociétés modernes pour l’information. Autrement dit, c’est autant les atouts – technologiques, en résumé - d’Internet par rapport à la presse écrite qu’un problème structurel : la tendance d’une désaffection progressive pour l’information dans la société moderne a été relevée par les spécialistes des médias, et ‘’ l’internet de nos sociétés pour l’information s’érode chaque année…’’[8]
En tout état de cause, internet a détruit le monopole des journalistes dans la collecte et transmission de l’information et du savoir L’internaute, c'est-à-dire tout un chacun, est désormais capable de créer son propre journal et de diffuser l’information qu’il estime importante en direction de cible précise ou particulière (blogs, réseaux sociaux).
Cette aptitude offerte à chacun de hiérarchiser l’information, selon ses centres d’intérêt, den pouvoir la diffuser à l’échelle planétaire par textes, sons ou images, ne peut, à l’évidence, qu’avoir un impact certain sur le métier de journaliste, et donc de la presse écrite, acculée ainsi obligée à de profondes transformations des contenant et contenu.
Cette adaptation semble prendre forme, et internet pourrait, à l’opposé, s’avérer revitalisant pour la presse écrite. En instaurant l’interactivité lecteur-journaliste, internet ajoute en effet une valeur au contenu journalistique. Elle nécessite néanmoins de hautes qualités professionnelles et surtout un lectorat spécifique. Les journaux financiers qui ont adopté internet en ligne génèrent des bénéfices. Quant aux journaux d’informations générales en ligne, la forme payante s’est avérée peu…payante. La disponibilité des communiqués, dépêches etc a ancré de manière quasi-irréversible le sentiment de la gratuité dans l’acquisition de ce type d’information chez les internautes. Le salut ne saurait donc provenir que de l’offre payante d’un contenu journalistique à haute valeur ajoutée – enquêtes approfondies, articles pointus et exclusifs etc - la publicité insérée dans un contenu mis gratuitement à la disposition des internautes.
Parallèlement à cette diversification des services de la presse écrite, sont apparus les ‘’ Pure Players ‘’, nouveaux médias, indépendants des grands groupes[9] , et dirigés soit par des anciens journalistes voulant se libérer de lignes éditoriales rigides, ou par des apprentis-journalistes, qui souvent, s’avèrent aussi chevronnés que les professionnels.
Les ‘’Pure Players ‘’ ont vite acquis un lectorat fidèle, qui préfère s’informer auprès de sources supposées offrir une ‘’information autre’’, dans sa présentation, tout comme dans son contenu et ligne. Certains sont payants, mais offrent des produits médiatiques hautement confectionnés, et un journalisme d’investigation très élaboré[10].
C - Télévision : une évolution différenciée
Le même constat relatif à la presse écrite peur être relevé, s’agissant de la télévision. Avec la convergence, c'est-à-dire l’appropriation d’outils technologiques nés avec les nouveaux médias et les tentatives de les adapter, les médias audiovisuels basculent sur l'internet. Ceci entraine des changements dans les comportements de lecture. On parle de délinéarisassions du flux audiovisuel.[11]Les nouveaux médias ont en effet eu pour conséquence la perte progressive d’audience des chaines de télévision généralistes, c'est-à-dire offrant information, distraction, etc. Pour preuve, l’apparition et multiplication des chaînes de télévision dites « thématiques’’. On a en effet relevé, partout dans le monde, mais plus nettement dans les pays avancés, une concordance entre le déclin d’audience des chaines traditionnelles et la croissance d’internet, nouveau média qui soustrait de plus en plus le temps passé par le public à regarder la télévision.
Ces chaines se sont approprié les outils des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour récupérer leurs téléspectateurs, sinon en augmenter le nombre. Nous examinerons plus loin cette adaptation, [‘’ s’adapter ou mourir’’]
De fait, le développement exponentiel du produit télévisuel a eu comme conséquence inattendue la revalorisation des chaines généralistes et leur revigoration. Les spécialistes expliquent ce paradoxe par la surabondance qui désempare le consommateur audio-visuel. Le plus grand choix dû à l’apparition des nouveaux médias se heurte à une relative impréparation du public à s’orienter dans le dédale des offres croissante d’images, et expliquerait son retour, passée la phase découverte, aux chaines traditionnelles. Ont pu en effet constater que les chaînes généralistes traditionnelles enregistraient toujours.
Les plus forts taux d’audience, même chez les téléspectateurs ayant accès à une offre élargie, via le câble ou le satellite, ou internet, et ce malgré la profusion des chaînes dites « thématiques » ou « mini-généralistes ».
Autre raison invoquée par les experts, la puissance financière des médias traditionnels qui leur permet de préserver leur position prédominante sur le marché des médias, en dépit de la concurrence des nouveaux médias à laquelle ils sont confrontés. Ils disposent en effet d’une rente en les recettes de publicité {Voir plus loin internet et publicité] En premier chef, la télévision qui continue, partout dans le monde d’accaparer la plus grande part du marché publicitaire. L’importance de l’envergure financière des médias traditionnels, plus précisément les chaines de télévision, leur permettent non seulement de préserver leur prééminence, mais les habilitent à des mises de fonds participatives aux chaines thématiques et à adopter les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En d’autres termes, les télévisions généralistes, quand bien même perdraient une part de leur audience, cette dernière sera largement compensée par leurs participations aux nouveaux médias, télévisions thématiques et feront d’elles des intervenants incontournables de la télévision numérique terrestre (TNT).
Cette tendance augure la constitution de grands groupes médiatiques : les nouveaux médias ont ainsi déclenché un mouvement de concentration de plus en plus étendu des médias traditionnels. Dès la fin du siècle dernier, on avait assisté à une cartellisation et regroupement de l’industrie du spectacle. Avec la constitution d’ensembles tels qu’AOL-Time Warner ou Vivendi-Universal.
En sus de l’ouverture de sites web, la télévision a su tirer profit de l’Internet[12]. Toutefois, comme il a été constaté au niveau de la radio, cette évolution se heurte à des difficultés techniques de diffusion par streaming ou téléchargement (taille et qualité de l’image insatisfaisantes, signal vidéo relativement faible etc.)
L’ADSL (Asymetric digital subscriberline, utilisé pour l’accès à l’internet haut débit), demeure, tout comme le câble, un simple moyen de distribuer des chaînes de télévision payantes, et l’accès à la télévision par Internet requiert un poste de télévision.
Aussi, Les spécialistes relèvent que l’Internet a constitué un simple complément pour les chaines de télévision, et non une alternative à la production et diffusion télévisuelles.
Dans le même ordre d’idées, l’apparition de nouvelles technologies a présagé de l’essor du marché de la vidéo, qui a énormément souffert des progrès techniques enregistrés sur internet (débit, logiciels…), du streaming et de la piraterie et téléchargement illégal.
La vidéo à la demande semblait donc une solution pour dépasser la crise de l‘industrie de la vidéo. Les progrès rapides dans les nouvelles technologies, notamment la numérisation, la compression, étaient susceptibles de revitaliser le secteur de la vidéo.
Dans un premier temps, en raison de facteurs autant économiques que psycho-sociaux, l’envol de la vidéo sur demande fut très timide. Depuis quelques années cependant, elle connait un accroissement notable, principalement dans les pays très avancés, où l’impact de l’internet et des nouvelles technologies est grand. Son implantation auprès du grand public, en raison des avantages de mobilité, de liberté de choix, de prééminence du récepteur…qu’offrent les nouvelles technologies, est en passe d’en faire un concurrent sérieux redoutable pour les médias traditionnels, notamment la télévision. Ce nouveau média renforce la ’’ culture internet’’ en accordant au récepteur un pouvoir de visionner des vidéos comme il l’entend, au moment, et lieu qu’il choisit…
Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de citer également le magnétoscopes à disque dur intégré (Personnal Vidéo Recorder ou PVR) dont le marché croît considérablement depuis quelques années. Les atouts de taille qu’il présente par rapport au média télévisuel traditionnel (interactivité ; retour sur émissions, même celles émises en direct ; choix des programmes ; enregistrement et archivage…)
Ce nouveau média, issu de la révolution internet, est potentiellement apte à détrôner le média télévisuel traditionnel, en ce qu’il permet des fonctionnalités technologiques considérables et un pouvoir élargi au téléspectateur.
Dans le même ordre d’idées, l’apparition de nouvelles technologies a présagé de l’essor du marché de la vidéo, qui a énormément souffert des progrès techniques enregistrés sur internet (débit, logiciels…), du streaming et de la piraterie et téléchargement illégal.
La vidéo à la demande semblait donc une solution pour dépasser la crise de l‘industrie de la vidéo. Les progrès rapides dans les nouvelles technologies, notamment la numérisation, la compression, étaient susceptibles de revitaliser le secteur de la vidéo.
Dans un premier temps, en raison de facteurs autant économiques que psycho-sociaux, l’envol de la vidéo sur demande fut très timide. Depuis quelques années cependant, elle connait un accroissement notable, principalement dans les pays très avancés, où l’impact de l’internet et des nouvelles technologies est grand. Son implantation auprès du grand public, en raison des avantages de mobilité, de liberté de choix, de prééminence du récepteur…qu’offrent les nouvelles technologies, est en passe d’en faire un concurrent sérieux redoutable pour les médias traditionnels, notamment la télévision. Ce nouveau média renforce la ’’ culture internet’’ en accordant au récepteur un pouvoir de visionner des vidéos comme il l’entend, au moment, et lieu qu’il choisit…
Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de citer également le magnétoscopes à disque dur intégré ((Personnal Vidéo Recorder ou PVR) dont le marché croît considérablement depuis quelques années. Les atouts de taille qu’il présente par rapport au média télévisuel traditionnel (interactivité ; retour sur émissions, même celles émises en direct ; choix des programmes ; enregistrement et archivage…).
Ce nouveau média, issu de la révolution internet, est potentiellement apte à détrôner le média télévisuel traditionnel, en ce qu’il permet des fonctionnalités technologiques considérables et un pouvoir élargi au téléspectateur.
II - Impact sur la démocratie
La révolution Internet et des nouveaux médias n’a pas manqué d’avoir des effets sur l’exercice du pouvoir et les modalités de participation des citoyens. En témoigne l’usage des termes ‘’cyberdémocratie’’ ou ‘’e-démocratie’’ entrés dans la langue et les écrits.L’essor fulgurant des nouveaux médias a brisé la logique industrielle qui présidait dans le domaine des médias : après le ‘’un vers tous ‘’ et la standardisation des contenus, l’ère numérique a ouvert une brèche en mettant les médias à la portée de tout un chacun, marquant même une transformation révolutionnaire sur le plan politique : la ‘’démocratie d’autorité’’ est en voie de céder le pas à la ‘’démocratie d’influence’’.[13]
Toutefois, si leur au renforcement de la démocratie est indéniable, par certains aspects, ils mettent en danger la liberté d’expression, et constituent une menace pour la démocratie
A - Renforcement de la démocratie
La communication plus facile, plus rapide ; le réseautage, les blogs…, et de manière générale la circulation de l’information et l’échange d’opinions, en favorisant les débats, contribuent, parallèlement aux moyens classiques, à un renforcement de la démocratie.De même, les gouvernements, en utilisant Internet, ont rapproché les institutions politiques des citoyens en leur permettant une meilleure et plus rapide information. En plus d’un rapprochement et de prestations de services plus accentuée, l’e-gouvernement et le-administration ont facilité l’accès du citoyen et rendu aisés ses rapports avec les tenants du pouvoir. On pourrait envisager des votes électroniques déjà testés dans certains pays.
Cette transparence accrue sur l’action des gouvernants est indubitablement un facteur de développement et d’approfondissement des règles démocratiques.
Grace à Internet, les partis politiques, acteurs principaux dans une démocratie, ont également trouvé dans cet outil une voie appropriée pour proposer leurs programmes et alternatives au citoyen, permettant ainsi une meilleure participation au choix des gouvernants.
Plus remarquable encore, l’interaction que permet Internet entre gouvernés et gouvernants, est un Avec Internet, Les citoyens, de manière individuelle ou collective, peuvent transmettre aux acteurs politiques, notamment leurs représentants et élus, leurs attentes, leurs remarques, et leurs positionnements à l’égard des mesures, textes de loi, et de manière générale les actions politiques menées dans le cadre du fonctionnement de la démocratie.
Internet et en particulier les nouveaux médias, ont favorisé de manière révolutionnaire les voies et moyens de communication, information et échange d’idées entre les citoyens, et partant, leur mobilisation pour faire entendre leurs opinions. On peut citer à titre d’exemple le rôle majeur joué par les Internet et le web 2.0 dans le printemps arabe et le renversement des régimes autoritaires en Tunisie et en Libye.
B - Risques pour la démocratie
A l’opposé, Internet et les nouveaux médias s’ils peuvent favoriser le développement de la démocratie, peuvent également présenter des dangers pour la démocratie.De même il est utile de rappeler que la lutte contre le piratage et le partage illicite de données et fichiers, est porteuse de dérives qui menacent la vie privée des citoyens et accroissent le contrôle des gouvernants sur le citoyen.
Sur le plan technique, la possibilité de piéger le citoyens-internaute en lui soustrayant, à l’occasion de la connexion à des sites et portails sur internet, et à son insu, des informations sur sa vie privée, ses habitudes…sont un facteur négatif. Ces renseignements obtenus de manière dissimulée, s’ils ont souvent des objectifs commerciaux et visent à orienter l (internaute vers des choix de manière répétitive, sont également utilisés à des fins de sécurité et remettent en cause les libertés individuelles et le droit à la vie privée, fondement de la démocratie. Certains pays, comme la Chine ou Singapour, les autorités bloquent l’accès à des sites jugés nuisibles, c’est-à-dire pro-occidentaux
De même, la multiplication des informations, en empêchant une vérification de leur véracité, font qu’internet peut véhiculer de fausses informations et devenir vecteur de diffamation à l’égard des individus et groupes.
Dans ce même ordre d’idées, Internet est devenu le support d’opinions et d’actions s’inscrivant en faux contre les fondements d’égalité et de liberté de la démocratie. Ainsi, des sites prônent des idées et tentent de faire valoir des thèses nazies ou racistes. Les nouveaux médias ont permis aux tenants de thèses et idées anti-démocratiques de mieux communiquer entre eux et de réussir une mobilisation plus grande en vue de réaliser leurs idées et renforcer leurs actions.
III - Perspectives
Depuis l’apparition d’Internet, et encore plus des nouveaux médias, une large réflexion s’est ouverte sur l’impact de ces moyens sur la démocratie. Avant leur apparition et utilisation, il a été constaté un dans la plupart des démocraties, une certaine asthénie des citoyens envers la participation à la gestion des affaires publiques, traduite notamment par la baisse tendancielle des taux de participation aux élections de leurs représentants ou à l’occasion de consultations sur des problèmes vitaux pour leurs pays.Cette crise de la démocratie représentative semble être en voie de correction par le biais d’Internet et des nouveaux médias qui ont permis de nouvelles modalités de participation, plus aisées, moins contraignantes, plus conviviales, et plus efficaces.
Les publicistes ont salué ce passage d’une démocratie représentative moribonde, laissant peser des dangers quant à la pérennité du modèle démocratique, à une démocratie participative, où le citoyen est devenu mesure, en tout temps, et de n’importe quel endroit, de contribuer, directement ou à travers des réseaux et communautés, à la gestion des affaires publiques. Les nouveaux médias ont en effet contribué à une revitalisation de la participation du citoyen à la vie publique. Ils ont ainsi favorisé une mobilisation plus grande et permanente des citoyens, sans intermédiation des institutions et organisations politiques, passage obligé avant Internet et les nouveaux médias, et clé de voute de la démocratie représentative, sur toutes sortes de questions importantes.
Les forums de discussion en ligne ouvrent à tous les citoyens des opportunités inestimables pour débattre de questions de diverses natures, et contribuer ainsi à une meilleure prise de conscience des enjeux, et donc optimiser les choix et décisions. La collecte de signatures pour les pétitions, les appels à manifestation, et de manière générale, toute action visant à influencer les décideurs politiques, sont également devenues chose aisées (par exemple contre la peine de mort aux États-Unis), et permettent des mobilisations sans précédents avant Internet et les nouveaux médias.
Ces nouveaux moyens de communication ont donc accru la dimension participative du citoyen et apporté des correctifs incontestables aux règles classiques de la démocratie. On s’interroge toutefois si l’apport d’internet et des nouveaux médias est un complément à la démocratie ou un bouleversement du concept d’exercice du pouvoir tel qu’il a été connu jusqu’à leur apparition. Les avis divergent sur cette question.
Pour certains, fondant leurs thèses sur le concept de mass media, on est en cours d’un changement radical, en passant de la démocratie représentative ou ‘’démocratie d’autorité’’ à une ‘’démocratie d’influence’’.
« Mass media », notion intimement liée en effet aux innovations technologiques de l’ère industrielle (cinéma, affiche, radio, télévision, presse), renvoie en effet aux moyens de communication destinés aux masses, selon un schéma ‘’un-vers-tous’’. Les récepteurs sont nombreux, dispersées, et anonymes. Les mass media supposent également, consommation rapide et renouvellement perpétuel : les nouvelles, les spectacles, les émissions s’enchainent, et rendent rapidement désuets ceux qui l’ont précédé.
Dans les années 70/80, certains désignèrent la floraison de radios communautaires ou locales, puis celle de chaînes de télévision spécialisées par « self média », car des particularismes dans la diffusion d’information, de communication étaient désormais possibles à réaliser. Les médias « classiques », presse écrite, télévision, et radio notamment, pouvaient ainsi viser des publics très spécialisés et leurs contenus se diversifier à mesure qu’ils se multiplient.
On peut donc considérer que les mass media sont des industries mues par des impératifs de production à grande échelle, soit la reproduction de message en de multiples copies ou sa propagation sur des espaces géographiques étendus. Aussi, l’aspect technique est-il omniprésent dans cette perspective, et soulève non seulement des interrogations centrales dans la médiologie, comme indiqué par ailleurs, mais également en sciences humaines et politiques en particulier.
L’internaute, non seulement dispose en effet gratuitement de possibilités presque infinies d’acquisition d’informations, en toute gratuité de surcroit, dont rêveraient les services de documentation et archivage des médias classiques il y a deux décennies, mais en plus possibilité lui est offerte d’en faire synthèse et diffuser ces données informationnelles, en les orientant selon ses goûts, opinions politiques …sur la blogosphère, les réseaux sociaux, ou wikis…
Ainsi, l’exercice du pouvoir s’est trouvé bouleversé : l’accession aux sphères de décision par représentation est fondée sur les pouvoirs dont dispose l’Etat ; avec Internet et les nouveaux médias, les contre-pouvoirs à l’Etat- sont renforcés. Tout citoyen ou groupe de citoyens sont désormais capables d’influer, via ces outils de communication mis à leur portée, sur les décisions et actions des détenteurs du pouvoir étatique.
Dans le contexte créé par les médias numériques, l’implication du citoyen est renforcée dans l’exercice du contre-pouvoir et d’influence sur les pouvoirs de l’Etat.[14]
En rendant accessibles à tous des pouvoirs de surveillance, de façonnage de l’opinion et diffusion des positionnements, de mobilisation…, les nouveaux médias sont en voie de transformer les modalités de participation démocratique à la gestion des affaires publiques. Ainsi, une forme de démocratie nouvelle st née, celle de pouvoir influencer, par l’intermédiaire de nouveaux médias, et donc, sans emprunter les voies traditionnelles de la démocratie représentative, notamment le contrôle des gouvernants.
Cette ‘’démocratie d’influence’’ est en voie de remplacer la ‘’démocratie d’autorité’’, entendue comme démocratie où l4 étatsont le rôle dominant dans la gestion de la gestion politique des affaires publiques, n’aurait pu exister sans l’apport des nouveaux médias et l’usage des outils qu’elles mettent à la disposition des individus, groupes et communautés…partageant les mêmes opinions.
La sphère économique est également concernée, sinon plus, par ce ‘’ journalisme citoyen[15]’’, susceptible de dénoncer tout abus et nuire à la réputation de la marque, avec des effets désastreux sur les ventes et chiffres d’affaires.
Il est à remarquer toutefois, comme indiqué par ailleurs, que ‘’trop d’information tue l’information’’ : la multiplicité des nouveaux médias, ainsi que l’accroissement continu des acteurs dans la production, échange et diffusion de l’information constituent un facteur de neutralisation des avantages que procure l’opportunité offerte à chacun, individuellement ou au sein d’un groupe plus ou moins large, d’influer de manière décisive sur la décision politique.[16]
Pour d’autres, l’apport de ces nouveaux outils ne modifie pas les fondements de la démocratie représentative, tout au plus contribue-t-il à en corriger les insuffisances et à renforcer l’intérêt du citoyen et réactiver sa participation à la gestion de la Cité.
Pour eux, il existe un risque réel de voir en l’e-démocratie une nouvelle forme plus appropriée de démocratie. Tout excès dans ce sens mènerait vers l’anti-démocratie. De même, l’apport technologique d’Internet et des nouveaux médias favorise aussi, dans le domaine politique selon les tenants de cette thèse, les discours démagogiques et populistes, qui représentent une réelle menace pour la démocratie et minent ses fondements (libertés, égalité etc.).
De même, ils font remarquer que si la mondialisation comporte des aspects négatifs, Internet a largement contribué au phénomène. En d’autres termes, il faut éviter les excès dans l’usage d’Internet et des nouveaux médias, en l’occurrence, au niveau politique, notamment en instaurant un contrôle démocratique sur ces médias. De ce fait, des critiques leur sont adressées, car la régulation de ces nouveaux médias est souvent synonyme de restriction des libertés, et mène donc, à neutraliser les fondements même de la démocratie.
La question de savoir si Internet et les médias constituent des bienfaits ou des menaces pour la démocratie reste ouverte.
Bibliographie
- Pierre Polomé, Les médias sur Internet- Le San Jos Mercury News, voit le jour en 1993, la 1ère version électronique d’un journal.
- Yannick Estienne, Le journalisme après internet, L’Harmattan, 2008.
- Sociologie du journalisme, Éric Neveu, aout 2009.
- Phillipe Meyer, PDG News Corp., The vanishing Newspaper… op. cit.
- RG Picard, why journalists deserve low pay’’, The Christian Science Monitor, mai 2009.
- B. Poulet, Gallimard, 2009, la fin des journaux et l’avenir de l’information,
- Les médias audiovisuels et l'internet, Hervé,
- Leonard, T. C. Making readers into citizens—The-old fashioned way. In T. Glasser (Ed.), The idea of public journalism, New York: The Guilford Press, 1999.
[1] Phrase emblématique de la pensée de Marshall McLuhan : il signifie que la nature d’un média est compte plus que le sens ou le contenu du message.
[2]Pierre Polomé, Les médias sur Internet
[3]La 1ère version électronique d’un journal, le San Jos Mercury News, voit le jour en 1993.
[4]Yannick Estienne, Le journalisme après internet, L’Harmattan, 2008.
[5]Sociologie du journalisme, Éric Neveu, aout 2009.
[6]Phillipe Meyer, PDG News Corp., The vanishing Newspaper… op. cit.
[7]RG Picard, why journalists deserve low pay’’, The Christian Science Monitor, mai 2009 ( www.csmonitor.com/2009/0519/p09s02-coop.html)
[8]La fin des journaux et l’avenir de l’information, B. Poulet, Gallimard, 2009
[9]On peut citer en France : Rue89.fr., Mediapart, Agoravox.fr, Slate.fr
[10]Mediapart a ainsi enclenché l’affaire Woerth – Betancourt en 2010, provoquant la démission du ministre du Budget, et continue d’éclabousser l’élite politique française.
[11]Les médias audiovisuels et l'internet, Hervé,
[12]Dès 2004, plus de 50 chaines émettaient en direct à travers Internet.
[13]Media vs mass, François-Bernard Hyughe sur son site disponible sur : http://www.huyghe.fr/actu_429.htm
[14]‘’ Le pouvoir se déplace du pouvoir d’ordonner et de publier, au pouvoir de juger et de diriger l’attention’’
[15] Leonard, T. C. Making readers into citizens—The-old fashioned way. In T. Glasser (Ed.), The idea of public journalism, New York: The Guilford Press, 1999, pp. 85–96. “Citizen journalism “wants citizens to be conscious of themselves, informed on the issues, and ready to act on their conclusions.”
[16] ‘’…95% des blogs ne sont lus que par leurs auteurs, et la plupart disparaissent en quelques mois. La prolifération du bruit et de l'insignifiance devient une donnée nouvelle quand tout le monde peut tout dire... ‘’ Médias vs mass, François-Bernard Huyghe, 1 janvier 2010, disponible sur :http://www.huyghe.fr/actu_429.htm