Selon une récente publication de Reporters sans frontières (RSF), il existe au Maroc des « pressions » et un « durcissement de la répression à l’égard des journalistes »[1].
Quatre ans après la ratification de la nouvelle constitution marocaine alors que le gouvernement peine à sortir des textes de loi relatifs à la liberté d’expression et d’information, l’ensemble des acteurs du paysage médiatique marocain, y compris le Ministère de la communication souhaitent une étude exhaustive et indépendante du secteur. C’est dans ce contexte que l’UNESCO s’est proposé d’élaborer en 2015 une évaluation du secteur des médias au Maroc en se basant sur ses indicateurs de développement des medias (IDM). Des indicateurs qui sont approuvés par les Etats membres, dont le Maroc fait partie, en vue de définir un cadre dans lequel les médias peuvent contribuer à la bonne gouvernance et au développement démocratique.
La liberté d’expression, telle qu’inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans son article 11, a acquis une portée universelle. Sa formulation a influé la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU le 10 décembre 1948 (art. 19) et approuvée par la Constitution marocaine.
-provocation aux crimes et délits
-Délits contre la chose publique
-Délits contre les personnes
-Délits contre les chefs d’Etat et agents diplomatiques étrangers
-Publications interdites, immunités de la défense
-Outrages aux bonnes mœurs
-Publications contraires à la moralité publique
Le texte prévoit également la mise en œuvre d’un droit de réponse en cas d’atteinte à l’honneur ou à la réputation de toute personne physique ou morale[4].
Deux ans après le code de la presse, le Maroc s’est doté du Dahir n°1-04-257 du 25 kaâda 1425 (7 janvier 2005) portant promulgation de la loi n° 77-03 qui garantit la liberté de communication audiovisuelle, « à même d’assurer le pluralisme des divers courants d’opinion, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du Royaume » .
Mais à ce jour aucun dispositif juridique ne précise les limites de la liberté d’expression dans le cadre des nouvelles technologies. C’est pourquoi, il est urgent d’adopter une réforme qui modifierait l’actuel arsenal juridique en matière de communication audiovisuelle, de sorte que l’exercice de cette liberté ne soit limitée que dans la mesure requise, d’une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion et, d’autre part, par la protection de l’enfance et de l’adolescence, par la sauvegarde de l’ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production audiovisuelle et surtout par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication. Ces exigences permettront de rompre avec une conception rétrograde de la liberté de communication telle que l’avait proposée le gouvernement à travers le projet de code numérique (PCN)[5] dans son article 24[6].
Le Dahir du 31 août 2002 portant création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA)[7] prévoit des mesures de protection de l’enfance et de l’adolescence vis à vis des programmes. Mais à l’heure actuelle, les dispositions relatives à la communication audiovisuelle ne s’appliquent pas aux services de communication en ligne. Contrainte à laquelle devrait remédier le projet de loi n°94-16 modifiant et complétant la loi n°77-03 relative à la communication audiovisuelle. Adopté le 07 mai 2015 en Conseil du gouvernement, le nouveau texte vise à adapter la loi 77-03 aux nouvelles technologies. Par ailleurs, le PCN, qui tarde à être promulguée envisage une refonte de l’architecture du droit des médias, clarifiant le droit applicable aux services de l’internet. Aux côtés du droit de la presse papier et de l’audiovisuel, ce texte, dans son Titre II, crée dorénavant une nouvelle catégorie générique : la « communication numérique ».
Le PCN - outre la responsabilité des prestataires de services - hébergeurs et fournisseurs d’accès Internet qu’il définit -, prévoit une protection renforcée des particuliers[8]. C’est à la loi sur l’audiovisuelle et au projet de code numérique (section 2 sur la responsabilité des hébergeurs) que devra se référer la réglementation en matière de droit de réponse sur Internet, dont l’article 41 du PCN relatif au droit de réponse applicable aux services de communication numérique en ligne, qui introduit le domaine d’application du droit de réponse et ses conditions d’exercice.
A l’avenir, le code pénal marocain devra également s’adapter aux évolutions de la criminalité pour renforcer les dispositifs existants en matière de lutte contre la pornographie infantile, la diffusion de propos haineux, la contrefaçon ou encore la diffusion d’information sur la conception d’engins explosifs. Un système de réquisition informatique devrait être prévu sans que puisse lui être opposée, sans motif légitime, l’obligation au secret professionnel.
Enfin, le projet de code numérique déposé auprès du SGG, présente la politique de sécurité du Gouvernement contre les nouvelles formes de délinquance. Ce texte contient notamment les mesures relatives à Internet, dont la création d’un délit d’usurpation d’identité sur internet, l’obligation pour les fournisseurs d’accès à internet (FAI) de bloquer des contenus « illicites ». Parmi les critiques émises à l’encontre de cette expression trop vague, il a été proposé de préciser la nature de ces contenus, comme la pédopornographie par exemple, ou encore la modification du code pénal pour sanctionner la diffusion sur internet d’images incitant les enfants à des jeux dangereux et des mesures permettant la captation des données informatiques dans la lutte contre la criminalité organisée. Avec le PCN, est introduite notamment la captation de données informatiques à distance, qui pose la question de la compatibilité de la captation de données informatiques avec le concept actuel de respect de la vie privée.
Quatre ans après la ratification de la nouvelle constitution marocaine alors que le gouvernement peine à sortir des textes de loi relatifs à la liberté d’expression et d’information, l’ensemble des acteurs du paysage médiatique marocain, y compris le Ministère de la communication souhaitent une étude exhaustive et indépendante du secteur. C’est dans ce contexte que l’UNESCO s’est proposé d’élaborer en 2015 une évaluation du secteur des médias au Maroc en se basant sur ses indicateurs de développement des medias (IDM). Des indicateurs qui sont approuvés par les Etats membres, dont le Maroc fait partie, en vue de définir un cadre dans lequel les médias peuvent contribuer à la bonne gouvernance et au développement démocratique.
La liberté d’expression, telle qu’inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans son article 11, a acquis une portée universelle. Sa formulation a influé la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU le 10 décembre 1948 (art. 19) et approuvée par la Constitution marocaine.
- L’encadrement législatif marocain de la liberté d’expression sur Internet
- Liberté d’expression et délits de presse
-provocation aux crimes et délits
-Délits contre la chose publique
-Délits contre les personnes
-Délits contre les chefs d’Etat et agents diplomatiques étrangers
-Publications interdites, immunités de la défense
-Outrages aux bonnes mœurs
-Publications contraires à la moralité publique
Le texte prévoit également la mise en œuvre d’un droit de réponse en cas d’atteinte à l’honneur ou à la réputation de toute personne physique ou morale[4].
Deux ans après le code de la presse, le Maroc s’est doté du Dahir n°1-04-257 du 25 kaâda 1425 (7 janvier 2005) portant promulgation de la loi n° 77-03 qui garantit la liberté de communication audiovisuelle, « à même d’assurer le pluralisme des divers courants d’opinion, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du Royaume » .
Mais à ce jour aucun dispositif juridique ne précise les limites de la liberté d’expression dans le cadre des nouvelles technologies. C’est pourquoi, il est urgent d’adopter une réforme qui modifierait l’actuel arsenal juridique en matière de communication audiovisuelle, de sorte que l’exercice de cette liberté ne soit limitée que dans la mesure requise, d’une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion et, d’autre part, par la protection de l’enfance et de l’adolescence, par la sauvegarde de l’ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production audiovisuelle et surtout par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication. Ces exigences permettront de rompre avec une conception rétrograde de la liberté de communication telle que l’avait proposée le gouvernement à travers le projet de code numérique (PCN)[5] dans son article 24[6].
Le Dahir du 31 août 2002 portant création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA)[7] prévoit des mesures de protection de l’enfance et de l’adolescence vis à vis des programmes. Mais à l’heure actuelle, les dispositions relatives à la communication audiovisuelle ne s’appliquent pas aux services de communication en ligne. Contrainte à laquelle devrait remédier le projet de loi n°94-16 modifiant et complétant la loi n°77-03 relative à la communication audiovisuelle. Adopté le 07 mai 2015 en Conseil du gouvernement, le nouveau texte vise à adapter la loi 77-03 aux nouvelles technologies. Par ailleurs, le PCN, qui tarde à être promulguée envisage une refonte de l’architecture du droit des médias, clarifiant le droit applicable aux services de l’internet. Aux côtés du droit de la presse papier et de l’audiovisuel, ce texte, dans son Titre II, crée dorénavant une nouvelle catégorie générique : la « communication numérique ».
Le PCN - outre la responsabilité des prestataires de services - hébergeurs et fournisseurs d’accès Internet qu’il définit -, prévoit une protection renforcée des particuliers[8]. C’est à la loi sur l’audiovisuelle et au projet de code numérique (section 2 sur la responsabilité des hébergeurs) que devra se référer la réglementation en matière de droit de réponse sur Internet, dont l’article 41 du PCN relatif au droit de réponse applicable aux services de communication numérique en ligne, qui introduit le domaine d’application du droit de réponse et ses conditions d’exercice.
- Protection des données personnelles
- Liberté d’expression et cybercriminalité
A l’avenir, le code pénal marocain devra également s’adapter aux évolutions de la criminalité pour renforcer les dispositifs existants en matière de lutte contre la pornographie infantile, la diffusion de propos haineux, la contrefaçon ou encore la diffusion d’information sur la conception d’engins explosifs. Un système de réquisition informatique devrait être prévu sans que puisse lui être opposée, sans motif légitime, l’obligation au secret professionnel.
Enfin, le projet de code numérique déposé auprès du SGG, présente la politique de sécurité du Gouvernement contre les nouvelles formes de délinquance. Ce texte contient notamment les mesures relatives à Internet, dont la création d’un délit d’usurpation d’identité sur internet, l’obligation pour les fournisseurs d’accès à internet (FAI) de bloquer des contenus « illicites ». Parmi les critiques émises à l’encontre de cette expression trop vague, il a été proposé de préciser la nature de ces contenus, comme la pédopornographie par exemple, ou encore la modification du code pénal pour sanctionner la diffusion sur internet d’images incitant les enfants à des jeux dangereux et des mesures permettant la captation des données informatiques dans la lutte contre la criminalité organisée. Avec le PCN, est introduite notamment la captation de données informatiques à distance, qui pose la question de la compatibilité de la captation de données informatiques avec le concept actuel de respect de la vie privée.
- Liberté d’expression et droit de propriété intellectuelle sur Internet
- Les spécificités des libertés d’expression appliquées à l’Internet : extraterritorialité des hébergeurs, neutralité ...
- Application de la législation et extraterritorialité
- Neutralité des réseaux et de l’Internet
- Une législation et une gouvernance controversées
[1] http://fr.rsf.org/maroc-durcissement-de-la-repression-a-l-05-03-2015,47652.html
[2] http://www.lavieeco.com/pdf/documents_officiels/Code+de+la+presse.pdf
[3] Notamment le Chapitre IV de la loi.
[4] Section 2 du Chapitre II de la loi
[5] Ce texte avait été très critiqué par les acteurs du net au Maroc, si bien qu’il a aussitôt été retiré du site du Secrétariat du gouvernement (SGG), en attendant d’en proposer une autre version plus respectueuse de la liberté d’expression sur internet.
[6] Article 24 : « Les communications numériques en ligne sont libres. L’exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d’une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée, d’expression et d’opinion et, d’autre part, par le respect de la religion musulmane, l’intégrité territoriale, le respect dû à la personne du Roi et au régime monarchique ou à l’ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public et par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communications numériques en ligne ».
[7] Dahir n° 1-02-212 du 22 joumada II 1423 (31 août 2002) portant création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle1 modifié par le Dahir n° 1-03-302 du 16 ramadan 1424 (11 novembre 2003)2 et par le Dahir n° 1-07-189 du 19 kaâda 1428 (30 novembre 2007)3 et par le Dahir n° 1-08- 73 du 20 chaoual 1429 (20 octobre 2008). Il renforce la diversité de l’offre audiovisuelle en organisant les conditions de mise en œuvre de la diffusion hertzienne terrestre sans faire référence au numérique et assure également des moyens de régulation pour la HACA. Une réforme de ce texte pourrait prévoir et faciliter la création des services en ligne.
[8] Il impose de nouvelles mentions légales pour les cybermarchands mais ne permet toujours pas l’instauration du vote électronique pour les élections professionnelles comme c’est le cas en France notamment.
[9] Dahir n° 1‐09‐15 du 22 safar 1430 (18 février 2009) portant promulgation de la loi n° 09‐08 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel
[10] Également signée par les États-Unis, le Japon et le Canada (soit en tout plus de quatre vingt dix pour cent des internautes mondiaux), elle invite les États à poursuivre des pratiques comme l'atteinte à l'intégrité du système, la fraude informatique, ou encore les infractions liées aux atteintes à la propriété intellectuelle.
[11] Article 28 du code de procédure civile
[12] http://fr.rsf.org/maroc-surveillance-rsf-soutient-adn-04-06-2015,47968.html